Un traitement intensif de la parodontite chez le patient diabétique pourrait améliorer son état de santé général. Et vous, vous y croyez ?
On dit que la maladie parodontale est la 6e complication du diabète.
Dans le monde, de façon générale, beaucoup de personnes en souffrent. Mais les personnes diabétiques encore plus. Le diabète fragilise les tissus, favorisant l’apparition de la maladie.
Et diabète et parodontite s’entretiennent… Chez le patient diabétique, la maladie parodontale devient alors chronique, et le diabète empire… C’est un cercle vicieux.
Ainsi, si le traitement des maladies parodontales est moins facile en présence de diabète, il reste fondamental.
Et un traitement intensif pourrait aboutir à mieux contrôler le diabète qu’un traitement classique.
Explications.
La parodontite, on la connaît par cœur.
Cette maladie est très fréquente. Sa forme sévère (entraînant la chute de nombreuses dents voire l’édentation totale) est classée 11e parmi les maladies les plus fréquentes au monde.
Prenez, donc, une prévalence élevée.
Multipliez-la par trois.
Vous obtiendrez alors le nombre de parodontites rencontrées chez les personnes atteintes de diabète de type 2.
Trois fois plus que chez les autres personnes…
Voilà pour les chiffres.
Mais pourquoi le diabète favorise l’arrivée des parodontites ?
Notamment parce qu’en présence de diabète, les vaisseaux sanguins s’épaississent. La circulation sanguine devient plus difficile, les déchets stagnent dans les vaisseaux sanguins et les tissus s’abîment, deviennent plus fragiles et moins résistants face aux bactéries.
Eh hop, parodontite.
Et lorsqu’elle était déjà présente, ces circonstances liées au diabète l’entretiennent ou l’aggravent.
De son côté, la parodontite provoque une augmentation des niveaux de sucre dans le sang. Le contrôle de la glycémie dans l’organisme n’en est alors que plus difficile.
L’augmentation du niveau de sucre dans la bouche favorise aussi les infections.
En bref, diabète et maladie parodontale se servent, s’entretiennent et s’aggravent ainsi mutuellement.
Partant de là, on se dit que prévenir et soigner les parodontites des personnes diabétiques n’est vraiment pas superflu.
Visiblement, le gouvernement s’est dit exactement pareil.
Il a prévu pour elles une meilleure prise en charge.
Depuis le 1er avril 2019, les bilans parodontaux et les traitements parodontaux associés sont remboursés pour les personnes diabétiques. C’est l’une des mesures de la réforme 100% santé. On peut dire qu’elle est plutôt bien inspirée.
Certes, le traitement des maladies parodontales n’est pas aussi simple en cas de diabète. Notamment parce que l’immunodépression liée au diabète ralentit la cicatrisation.
Mais une fois que le traitement opère, il améliore le bilan métabolique, et donc la santé générale du patient.
Il n’y a qu’à voir le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) – qui révèle l’équilibre glycémique de la personne sur les deux à trois derniers mois-. Il est mesuré à l’aide d’une prise de sang.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Le traitement parodontal classique (détartrage-surfaçage) diminue le taux d’HbA1c de 0,4%.
Et en cas de traitement intensif, ce taux serait encore réduit de 0,6% par rapport aux résultats du traitement classique.
Un traitement intensif de la parodontite permettrait donc un meilleur contrôle du diabète. Il entraînerait même un résultat comparable à celui obtenu avec un médicament hypoglycémiant supplémentaire, d’après les chercheurs.
C’est ce que révèle une étude relayée sur le site info-diabete.com (https://infos-diabete.com/diabete-traiter-la-parodontite/).
L’étude a été menée sur 264 personnes atteintes de diabète de type 2. 131 d’entre elles ont reçu un détartrage supra-gingival ainsi qu’un polissage des dents (traitement classique) et 133 personnes ont reçu un détartrage sous-gingival et un traitement parodontal chirurgical (traitement intensif).
En plus d’un tel bénéfice, l’article ajoute que le traitement intensif de la parodontite entraînerait une diminution de la glycémie à jeun, une amélioration de la fonction rénale, une baisse du risque cardiovasculaire à 10 ans, une réduction de l’état inflammatoire systémique et une amélioration de la qualité de vie.
Génial, non ?
Des études supplémentaires sont attendues pour mieux comprendre les relations de causes à effets.
Affaire à suivre !