Préparation pour inlay-onlays : composite ou céramique ?

Les patients souhaitent dorénavant des restaurations durables et esthétiques même pour les dents postérieures. Ceci a conduit progressivement à une évolution des soins dentaires vers des soins à forte composante esthétique. Cette évolution a pu se faire grâce à l’arrivée de nouveaux matériaux mais aussi grâce à des avancées techniques dans le domaine du collage.

Les restaurations partielles collées indirectes (RPCI), plus communément appelées inlays, onlays ou overlays, sont des pièces prothétiques assemblées par collage ou scellement et destinées à restaurer une perte de substance dentaire. Elles sont principalement indiquées dans les restaurations des dents postérieures ayant des cavités de moyenne à grande étendue. Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, ces restaurations partielles indirectes des dents postérieures étaient essentiellement réalisées à base d’alliages métalliques précieux (or). Les incrustations venaient s’ajuster dans des cavités types dont la mise en forme suivait un protocole codifié. Bien que dotées d’un excellent pronostic, ces restaurations coulées ont été peu à peu délaissées face à l’exigence esthétique croissante des patients, couplée aux progrès des techniques adhésives et des nouveaux matériaux comme la résine composite ou la céramique.

L’esthétique avant tout

Les inlays-onlays en résine composite sont une restauration de choix esthétique pour les cavités de moyenne à grande étendue. Ils présentent des résultats à court et moyen terme satisfaisants. La technique d’assemblage la plus appropriée est le collage. Un traitement de l’intrados de la pièce prothétique est nécessaire pour améliorer le collage. Il comprend un sablage à l’alumine 50 μm et la pose d’un silane. Il existe une alternative au collage pour les inlays rétentifs avec un scellement adhésif au CVIMAR si des critères de préparation précis sont respectés : parois résistantes et formes rétentives.

  • Les plus: Les restaurations en résine composite sont esthétiques, biocompatibles, n’ont pas d’effet adverse sur la dent antagoniste et peuvent grâce aux techniques de collage renforcer les structures résiduelles. Il existe des possibilités de réparation et de réintervention. La procédure est relativement simple.
  • Les moins: Perte des contacts proximaux dans le temps, perte de la morphologie occlusale dans le temps et altération de la teinte dans le temps.

La céramique fait de la résistance

Les inlays-onlays céramiques se déclinent en trois procédés de mise en œuvre : la stratification (feldspathique stratifiée), la technique pressée et la technique CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur). Il existe peu d’études qui évaluent les inlays-onlays en céramique feldspathique
stratifiée. Pour les inlays-onlays en céramique pressée, les résultats sont satisfaisants avec des taux de survie supérieurs à 90 % à 6 ans et supérieurs à 80 % à 12 ans. Pour les inlays-onlays en technique CFAO, les résultats sont satisfaisants avec des taux de survie à 90 % pour des durées de suivi supérieurs à 10 ans.

Le protocole d’assemblage dépend de la nature de la céramique. Les IO peuvent être collés notamment avec des colles à base de résine composite après un traitement de l’intrados de la pièce prothétique. Pour les céramiques feldspathiques ou pressées, le traitement de surface de la céramique consiste en un traitement à l’acide fluorhydrique, un rinçage et séchage puis une application d’un silane.

  • Les plus: les restaurations en céramiques sont esthétiques, biocompatibles,
    biomécaniquement résistantes grâces aux techniques de collage. Ainsi, ce matériau est plus indiqué pour un onlay qu’un inlay.
  • Les moins: Les formes de préparation sont exigeantes et une épaisseur homogène et importante de matériau est nécessaire d’où une cavité importante à réaliser. Elles permettent des possibilités de réparation et de réintervention, plus complexes que pour les composites. De plus, leur coût est élevé. Ces restaurations sont contre-indiquées en cas de bruxisme non traité.

Comment choisir ?


Chaque matériau présente des avantages et inconvénients. Dans tous les cas, le praticien doit tenir compte de différents paramètres comme la motivation du patient, l’allergie à l’un des constituants, l’âge du patient, la cario-susceptibilité l’exigence esthétique, les possibilités financières, la perte de substance, l’hygiène bucco-dentaire … Son objectif principal restant la préservation dentaire et pulpaire d’autant plus que le patient est jeune. Les RPCI représentent une option thérapeutique esthétique, fiable et conservatrice par rapport aux couronnes périphériques qui impliquent quant à elles une perte d’au moins 75 % des tissus coronaires originels. Elles doivent désormais faire partie de l’arsenal thérapeutique de chaque praticien et être envisagées en première intention pour chaque situation clinique, lorsque la fiabilité des restaurations directes insérées en phase plastique est dépassée.

Peggy Cardin-Changizi

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