Oui, je sais, la carie vous la connaissez par cœur. C’est un peu votre fidèle amie. Celle qui vous amène les patients. Celle en présence de laquelle vous devenez la personne utile, nécessaire, celle à voir en urgence, le messie. Dieu. (Un peu.)
Mais les chercheurs ne se lassent pas d’investiguer pour mieux la connaître, mieux la soigner, mieux l’éviter.
Du vaccin à la fabrication d’émail, des bienfaits du chewing-gum aux méfaits du système immunitaire, les nouvelles découvertes pourraient bien vous surprendre !
Elles pourraient aussi changer la façon de pratiquer les soins dans un futur assez proche.
Tout de suite, les détails !
On ne sait pas si l’institut de virologie de Wuhan est à l’origine du coronavirus. Pas de preuves là-dessus pour l’instant. Mais ce qu’on sait, c’est que cet institut pourrait bien sortir un vaccin contre les caries dans les années qui viennent.
Voilà plusieurs années que les recherches sont en cours.
En 2017, le magazine Futurism faisait état de l’avancement de cette recherche publiée dans Scientific reports.
L’ennemi à abattre : le streptococcus mutans. Ou la bactérie responsable des caries dentaires.
L’objectif ? Réaliser un vaccin sans trop d’effets secondaires. Parce que si c’est pour avoir les gencives qui enflent et tout un tas d’autres inflammations (comme c’était le cas chez les souris avec la première version du vaccin), comment dire… Autant se taper un bon trou noir dans la dent.
Il y a 3 ans, les recherches avaient bien avancé. Avec une efficacité de 64,2% chez les souris. Chez celles qui avaient déjà des caries, la progression de l’infection avait été stoppée dans 53,9% des cas. Soit dans seulement un peu plus de la moitié des cas, ce qui n’est pas oufissime non plus. Alors les recherches continuent.
Fin 2018, on apprenait que le vaccin en cours de test devait stimuler les anticorps présents dans la salive. L’efficacité avait progressé. Au labo, malgré du sucre en bouche à des doses extrêmes, les souris n’avaient pas développé de caries !
Actuellement, des essais sur l’homme sont en cours.
Autre solution, moins coûteuse et directement disponible sur le marché : le chewing-gum sans sucre. Il présente déjà l’immense avantage de rafraîchir l’haleine. Ca peut servir.
Mais au-delà de ça, les résultats d’une étude publiée l’an dernier dans le Journal of Dental Research : Clinical&Transrelational Research prouvent qu’en mâchouillant du chewing-gum sans sucre, les caries cessent de proliférer (avec une évolution réduite de 28%).
En plus, l’augmentation des sécrétions salivaires liée à la mastication stimule le nettoyage dentaire. Et celui-là est super actif. Des centaines de millions de bactéries sont éliminées lors de la mastication d’un chewing-gum, grâce aux substances antibactériennes comme le sorbitol et le xylitol. Désormais, c’est prouvé !
Mais avec cette dernière nouvelle, on entre carrément dans une nouvelle ère. Celle où l’on fabrique de la matière humaine. Ou en tout cas, un petit morceau. Ou un petit morceau d’un petit morceau.
Oui, bon, pour l’instant, l’émail qu’on arrive à fabriquer ne mesure que 3 micromètres d’épaisseur. Il est 400 fois moins épais que notre émail à nous. Mais bon, c’est un début.
Après le vaccin contre les caries et la pose d’implants par un robot, cette prouesse nous vient elle aussi encore une fois tout droit de Chine, et plus précisément de l’Université du Zhejiang.
Zhaoming Liu et sa petite équipe ont réalisé un gel réparateur, composé de calcium et de phosphate. Ce gel a été appliqué sur l’émail de dents de patients extraites car trop abîmées. 48 heures plus tard, après avoir bien macéré dans des conditions qui recréent l’environnement buccal, de l’émail s’était reformé !
Pour ceux qui désirent consulter le détail de l’étude, celle-ci a été publiée dans la revue Science Advances.
Les résultats sont prometteurs. Cette avancée pourrait permettre à l’avenir de se passer d’obturations parfois peu esthétiques, ou aux durées de vie limitées.
Les neutrophiles, ces cellules du système immunitaire qui sont stimulées en présence d’un agent pathogène, pourraient être à l’origine de la formation des caries. C’est ce que pensent actuellement des chercheurs canadiens, qui ont mené une étude à l’université de Toronto, publiée dans la revue Acta Biomaterialia.
L’explication, c’est que les bactéries attaquées par les neutrophiles génèrent des acides qui ont pour conséquence de déminéraliser la dent. Les enzymes des neutrophiles et des bactéries attaquées sont toutes les deux délétères pour l’émail dentaire, mais aussi pour les résines composites ou les prothèses… D’où les reprises de caries !