
Les 80/20 selon Google
La règle des 80/20, vous la connaissez ?
Elle dit que 20% des causes produisent 80% des effets. Et inversement.
Quel que soit le domaine.
20% de nos efforts produisent 80% des résultats. Et 20% de nos emmerdes entraînent 80% des difficultés à gérer.
On peut le décliner à l’infini…
C’est le principe de Pareto, attribué à l’économiste et sociologue italien du même nom, plus ou moins à tort (d’autres l’auraient utilisé avant lui… ou explicité après lui, bref, c’est pas vraiment lui qui l’a inventé mais on fait comme si, à cause d’un mec qui s’est plus ou moins planté en lui attribuant la trouvaille).
Le 80/20 appliqué au travail
Quoiqu’il en soit, ce principe a été récupéré par des économistes, sociologues, qualiticiens, et transposé à de nombreux domaines, y compris celui du travail.
Au boulot, ça veut dire – … attention, pavé dans la marre ! … – que 20% des collaborateurs produisent donc 80% des résultats. (Et que les 80% restants ne produiraient que 20%.)
Ca veut dire aussi que 20% des freins à la bonne marche de l’entreprise entraînent 80% des difficultés rencontrées; que 20% des clients génèrent 80% du chiffre d’affaires et que 20% des clients sont à l’origine de 80% des réclamations.
Ca veut aussi dire que seulement 20% du travail fourni suffit à produire 80% des résultats. Partant de là, chez Google ils se sont dit un jour qu’ils allaient libérer 20% du temps de travail à leurs salariés, pour qu’ils puissent les affecter à un projet personnel.
Et que, loi de Paretto oblige, ce projet personnel allait forcément fructifier… Tout en en faisant profiter l’entreprise. Un genre d’intrapreneuriat.
Si l’initiative a été abandonnée en 2013, elle mérite quand-même qu’on s’y intéresse.
De la motivation en plus
Gmail. Google Maps. Chrome. Mais aussi Adsense, Google Talk, Adwords.
Autant d’inventions nées de la règle des 20% telle qu’elle était appliquée chez Google.
Le principe ? Hyper simple. Chaque salarié consacrait un jour de sa semaine de travail au développement d’un projet qui lui tenait à cœur.
De quoi se lever le matin avec le smile !
De quoi carburer sur les dossiers en cours jusqu’au vendredi, pour se plonger ensuite dans sa mission fétiche. (sans non plus bâcler les dossiers, hein, l’entreprise veille au grain).
De quoi se surpasser, dans cet élan de motivation, d’excitation. Pouvoir inventer, innover tout en étant payé, ça donne un peu des ailes.
Et l’entreprise ? Elle n’est pas en reste.
Les innovations, elle peut les racheter, les intégrer à ses produits et services, les commercialiser.
Pas folle, la guêpe.
Tout le monde y gagne
L’entreprise garde toujours un œil sur la teneur des projets en cours et sur leur avancée. Les salariés font un petit retour sur ce à quoi ils occupent leur temps « libre ». Ce qui permet de leur donner un coup de pouce, quand l’évolution tourne au ralenti.
Quant aux projets en eux-mêmes, ceux qui recueillent l’aval des autres salariés sont financés par l’entreprise. Bien sûr, ils sont souvent en rapport avec son activité principale… Et l’entreprise ne va pas s’en plaindre ! Elle n’aura pas de mal à profiter de ces innovations.
Ce système lui permet aussi d’attirer les jeunes (générations Y, Z…), ceux qui auraient tendance à travailler à leur compte. Ils trouvent dans ce fonctionnement le moyen de garder une certaine indépendance pour se livrer à leurs projets personnels, tout en bénéficiant d’une situation professionnelle sécurisante.
Les plus expérimentés – ceux qui se sont déjà fait une place dans leur secteur d’activité -, peuvent aussi y trouver de l’intérêt : un équilibre entre innovation personnelle et sécurité professionnelle, avec la quasi-assurance de voir leur projet acheté par la boîte.
En somme, les salariés peuvent trouver dans le 80/20 le beurre et l’argent du beurre…
A condition que la formule ne se transforment pas en 100/20.
Au lieu des vendredis, ce serait les soirs et les week-ends qui disparaitraient sous les projets d’innovation !