Formation e-learning : améliorer sa pratique sans se déplacer

Avec la crise sanitaire, les organismes de formation en dentisterie se sont adaptés, passant du présentiel au distanciel. Un format plus souple, modulable, et efficace avec des enseignements concrets et applicables.

Le Développement professionnel continu (DPC) est un dispositif de formation continue réglementé. Il a pour objectif le maintien et l’actualisation des connaissances et des compétences ainsi que l’amélioration des pratiques. Il concerne l’ensemble des professionnels de santé de France, tous modes d’exercice confondus.

Le boom du distanciel
Depuis le 1er janvier 2016, le DPC constitue une obligation triennale pour les chirurgiens-dentistes. Tous les trois ans, le praticien doit justifier auprès de son Ordre avoir rempli son obligation. Mais face à la crise sanitaire, les organismes de formation ont dû se réinventer afin de continuer à proposer des formations aux professionnels de santé. Si les sessions en présentiel ont logiquement reculé, les dispositifs de formation en ligne ont semble-t-il trouvé leur place et leur public. C’est le cas notamment de l’e-learning qui a montré ses avantages en termes d’efficacité. Ce mode de formation a été plébiscité en 2020 selon les chiffres de l’agence nationale du DPC. En effet, 70 % des formations réalisées par les chirurgiens-dentistes l’ont été en distanciel. C’est ainsi que la Société odontologique de Paris (SOP) a remplacé de façon temporaire ses formations en présentiel par des webinaires, visioconférences et e-learning.

Une formation à son rythme
La formation à distance dispose de nombreux atouts pour le chirurgien-dentiste et non des moindres : pouvoir se former tout en laissant son cabinet ouvert et approfondir les points qu’il souhaite grâce à la disponibilité des outils de formation. Le praticien peut apprendre à son rythme, sans empiéter sur son temps de travail avec ses patients. Ce format « nomade » est accessible de n’importe où et sur n’importe quel support numérique. Un ordinateur ou une tablette et une simple connexion internet suffisent pour travailler. Ce qui offre aux praticiens la possibilité d’appréhender la formation plus facilement avec un temps de concentration dédié́ à chaque session, en fonction de ses disponibilités. L’apprentissage est modulable : l’apprenant peut ainsi revenir en arrière sur les différents modules afin d’en approfondir des points particuliers, ainsi que sur des cas cliniques précis.

Place à l’interactivité
Pour autant, selon Gérard Mandel, membre du conseil d’administration de la SOP, la formation à distance a ses limites : « Les interactions entre le conférencier et son auditoire sont difficiles car l’adaptation du discours de l’enseignant aux réactions des participants ne peut pleinement s’exercer. Cette distance a souvent comme conséquence une baisse de l’attention du participant, isolé derrière son écran ». Pourtant chaque apprenant a la possibilité́ d’interagir avec les autres participants et le formateur, par l’intermédiaire des tchats et de prendre la parole via les forums des plateformes.

Etudier des cas pratiques
Compte tenu des spécificités techniques de la profession de chirurgien-dentiste qui supposent des travaux pratiques ou dirigés, le distanciel se présenterait comme un formidable outil de diffusion des connaissances dès lors que la formation serait essentiellement axée sur la théorie. Un argument que réfutent les organismes de formation qui revendiquent des théories mises en pratique au travers de cas cliniques illustrés, concrets, issus du quotidien du formateur. Des cas cliniques que l’apprenant pourra exploiter dès la fin de sa formation. En complément, il disposera d’un accès à des articles bibliographiques en rapport avec le sujet suivi (fiches, articles, documents, liens…), ainsi que des ressources pédagogiques et cliniques (grille d’audit clinique, check-list clinique et chirurgicale, mémo…).

Devenue une formation à part entière, le e-learning n’est désormais plus relégué à un simple parcours complémentaire. La richesse de ses contenus, son interactivité couplé à son utilisation nomade, en font une formation applicable rapidement au sein des cabinets dentaires.

Peggy Cardin-Changizi

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